- CH VIII, Vers l'infinie et au-délà ( - 5o ans )
- CH IX, Khand ( - 5o ans )
- CH X, Harad ( - 45 ans )
- CH XI, Imrazhôn, ou je t'aime/moi non plus. ( - 4o ans )
- CH XII,CH XIII, Umbar, et un bar. ( - 35 ans )
- CH XIII, Dis Sauron? Pourquoi tu tousses?
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CH IX, Vers l'infinie et au-delà! (- 53 ans)« Alors, j'ai fait comme tu m'as apprit, je lui ai mit mon poing dans la figure.» Finit d'expliquer Témoa, qui venait d'arriver dans bastion tenu par Ocelotl sur la frontière sud à limite des grands déserts.
«- Noon? A ta mère?» Répondit Ocelotl surprit en relevant son nez de ses armes qu'il entretenait.
«- Mais non, au Mage!»
«- Ah.. dommage, je ne suis pas certain que c'était lui qui en avait le plus besoin.» Ocelotl était réputé pour son caractère très.. Mocitl. « Mais pourquoi frapper le Mage?»
«- Afin de décourager tout les futurs prétendants.»
«- Décidément, moi et les intrigues de cour... je n'y comprendrais jamais rien.» Fit-il, en se sachant invité à se tenir le plus loin possible du palais pour diverses tentatives de meurtre, bien que lui prétendait ne morigénait que les chenapans lui causant de menus tracas. Depuis, il vivait auprès de Chincal le clan de rebelles.
Ocelotl était un Nurwë à puissance 1o, il était la parfaite alliance entre violence et sérénité. Un geek pourrait qualifier Ocelotl de Berserker croisé majordome britannique ayant trouvé le Cheat code d'invulnérabilité.
Il veillait sur la frontière depuis des temps immémoriaux, avait vu passer bien des créatures prétendants la franchir et avait pacifié les lieux par le vide. Des Loups-garou, des Spectres, un Dragon dont la peau avait fait de magnifiques armures à lui et son contingentant de Chincal, feu des Trolls et même un Balrog, celui-ci plus malin que les autres avait eut la bonne initiative de faire demi-tour, depuis, on prétend qu'il s'est réfugié dans les Monts Brumeux.
Ocelotl n'était pas maléfique, en vérité le Mal préférait éviter de fréquenter ce psychopathe d'individu. Morgoth avait pensé un temps le corrompre mais cela serait revenu à l'assagir.
A présent des Orcs égarés se présentaient de temps en temps à cette frontière, Ocelotl n'aimait pas les Orcs, c'était fragile et on n'avait pas toujours sur soi des petites cuillères pour les achever plus lentement, en plus d'être parfaitement incomestible. Il regrettait le temps de ses barbecues de Dragon et de loups-garou. Les loup-garous restant ses petits préférés car ils revenaient en spectres pour se venger de ceux les ayant tués, deux fois plus d'amusement pour le prix d'un.
Certains anciens elfes étaient parfaitement au courant de cette frontière, c'était préférable pour l'éviter soigneusement.
Témoa aimait passer du temps auprès d'Ocelotl, elle se trouvait plus de point commun avec lui qu'avec ses frères et il contait de passionnantes histoires de rencontre mémorable bien que très courte.
«- Avec un tel comportement, tu vas devoir te trouver un Naugrim, ma grande.» Fit-il, en arrêtant d'aiguiser son épée, histoire de ne pas se retrouver avec un poignard.
«- Un Naugrim, c'est quoi?»
«- Ca vit sous les montagnes, dans des cavernes qu'ils appellent cité, c'est p'tits barbu et c'est des fondus de forge. Toi, en miniature avec plus de poils. J'en ai tué quelques uns qui passez par-là pour voir si il y avait du Mithril. Il en ont trouvé … » Gloussa-t-il, joueur, en montrant la lame de son épée. Épée forgée par Témoa.
«- Des fois, je me dis heureusement que père ne t’envoie pas faire de la diplomatie à l'étranger. On se sentirait un peu seul après que tu es pacifié les autres royaumes... Naugrim? C'est décidé! Je pars à l'Ouest me trouver un Naugrim! » Plaisanta-t-elle.
«- Je veux être invité à l'ouverture de bal à ton mariage. Je sens que ça va être fendart. » Fit-il en toisant les 1M95 de Témoa et sachant que les nains ne dépassaient que rarement le 1M5O et s'était souvent pour mesurer 1M51. « A part ça, j'espère que tu as de bonnes chaussures? Tu as plusieurs années de désert à pattes qui s'étendent devant toi. Et ton dragon de mère à persuader avant te lancer.»
«- Tu me lances un défit, Ocelotl? »
...
Ramener un Naugrim n'était qu'un pari d'adolescents entre Ocelotl et Témoa, un même pas cape de.. En fait les motivations de Témoa étaient toutes autre -bien qu'elle ramènerait un Naugrim dans ses bagages histoire de gagner- cela faisait quelques siècle qu'elle commençait à se sentir à l’étroit chez elle. Elle n'avait plus rien à apporter à son monde... même pas l’électricité. Elle l'avait découverte 5oo ans auparavant en mettant un aimant actionné pour tourner sur lui même au centre de différentes bobines de métaux. Le cuivre était le plus prometteur. Mais les Sages avaient eut vent de sa découverte et adoptèrent une attitude de vieux. Ils avaient apprit avec le temps que dès qu'on tombe sur quelques choses qui ouvrent des perspectives ahurissantes pour l'amélioration de la condition elfique, il fallait mieux refermer le couvercle et faire comme si de rien n'était avant de devenir un Féanor.
Non, Témoa avait besoin de nouveaux horizons et de nouveaux défis, de rencontrer ces fameux humains dont Ocelotl lui parlait.Elle était atteinte de la pire maladie, celles qui engendre les maladies, les guerres et les catastrophes, celle qui vous fait toujours appuyer sur le gros bouton rouge même si il y a un panneau vous signalant NE PAS TOUCHER, EN AUCUN CAS, MÊME POUR SAVOIR CE QUE CA FAIT. Elle était atteinte de la Curiosité et chez Témoa cette maladie pouvait prendre des proportions dangereuses, car elle poserait toujours la question: mais si c'était dangereux d'appuyer sur ce bouton, pourquoi l'avoir créé? Ce genre de personnage qui dirait à Sauron: « Ah, c'est sûr qu'avec une rune de rappel, vous ne risqueriez pas de perdre votre anneau.»
Mais pour l'instant, tout voyage demande des préparatifs, et de préférence loin du regard des sages et de sa mère. Car Xochitlah avait un avis très tranchée sur les pays étrangers, du moins, ceux situés plus loin que Cuiviènen où elle passait rendre visite à sa famille. Elle trouvait leur habitants plus a plaindre qu'à blâmer car ils étaient comme des enfants et se conduisaient comme des sauvages. Ayant eut pour fille Témoa, elle savait que les enfants n'étaient que des pervers et égoïstes auxquels on ne peut pas faire confiance.
...
Le Yohualpapaloth était un papillon de nuit aux ailes bleue luisantes. Il avait la particularité de vivre dans des milieux arides, ses chenilles se nourrissant des agaves parsemées dans le désert. Afin de se protéger de la morsure du soleil, les chenilles ne sortait que la nuit, passant leurs journées dans des cocons dont la soie avait l'étrange propriété de se dilater au soleil en se remplissant d'air chaud. Si bien qu'au dessus de certaines agave infestée par les chenilles du Yohualpapaloth on voyait flotter de petit cocon argenté maintenue par un fil de soie.
Ce fut cet insecte qui lui donna l'idée. A chaque début d'été, elle rendait visite à Ocelotl et parcourait les étendues désertique aux abords du bastion pour trouver ces cocons vides.
Il fallut bien une centaine d'année pour rassembler la soie nécessaire sans tuer aucun de ces insectes, mais l'ouvrage prenait enfin forme. C'était une coque de navire taillée dans du bois de palmier, il avait une proue et une poupe. Nul voile ne l'aidait à avancer, au dessus de lui flottait solidement arrimé un énorme ballon de forme oblong tissé dans la soie de cocon. Sa quille était absente, remplacé par de grande roue de part et d'autre de la coque. Et a la place de sa dérive, une hélice de bronze permettait d'orienter la navigation grâce au gouvernail. Celle-ci étant directement alimenter par un système de ressort de détendant, semblable au mécanisme des boites à musique.
L'ensemble était solidement arrimé au sol, dans le bastion sous le regard curieux des Chincal.
« Et bien, je crois que je suis prête au grand départ.» Annonça Témoa, en regardant fièrement son engin volant.
«- Si compte partir sans prévenir ton roi de père, ne compte pas sur mon silence.» Commença Ocelotl avant de beugler des ordres à ses hommes: « Saisissez-vous d'elle, et mettez là aux fers.» Avant même que sa cousine ne puisse réagir, elle était derrière les barreaux d'une geôle à maugréer des insultes à son cousin. « Pardonne moi Témoa, mais je te connais passablement bien pour savoir que je ne peux pas te faire confiance si tu me promet de prévenir ton père. Tu resteras là jusqu'à ce qu'un émissaire aille à la capitale et ramène un ordre écrit qui te permette de quitter nos royaumes Avari.
....
Nurwë en personne s'était déplacé en personne jusqu'au bastion d'Ocelotl. Mains croisé dans le dos, il toisait sa fille au travers des barreaux de la cellule avec un regard qu'elle ne lui connaissait pas. Un regard de roi.
Ainsi il est vraiment roi? Songea Témoa avec une certaine surprise.Elle n'avait toujours vu en son père que cet elfe aux cheveux blancs court et en bataille, plutôt je-m'en-foutiste et bon vivant.
« Alors ma fille? C'est décidé, tu veux partir vers l'ouest et nous gratifier d'une crise indépendance?» Nurwë pouvait comprendre cela, lui même étant l'initiateur de l'idée de vivre à part sur des îles, et l'inventeur de concepts alors encore méconnu tel que: la crise d'adolescence, la crise d'identité et le démon de midi, sa femme lui en avait voulu durant 1 siècle pour cette dernière idée. « Bien, prends ceci.» Il tendit un machin vaguement brillant et moche, pendu au bout d'un lacet moche. On aurait dit un de ces fameux cadeaux offert par des charmants bambins à leur maman à la fête des mères. Il lui manquait juste des nouilles sèches pour rendre l'illusion parfaite.
«- Irk? Mais qu'est-ce que c'est?» Fit Témoa sans cacher son horreur.
«- L'assurance que notre existence sera bien gardée. Tu vas dans ton voyage rencontrer d'autres peuplades. Certaines sont dotées de Mages moins amicaux que les nôtres et j'aimerai éviter que leur patrimoine folklorique, peuplant leur légendes de héros, s’abattent sur nous. Les orcs, les gobelins, les melkors, les noldor et toutes créatures engendrant des catastrophes.» Nurwë avait une idée très arrêté sur les Noldor, surtout Féanor. Quand ces nombreux enfants refusaient de manger, il les menaçaient d'un: Si vous n'êtes pas sage, Feanor viendra chercher ses Silmarils sous votre lit.
«- Mais c'est quoi?» redemanda la fille, en regardant cet ensemble de truc moche avec plus d'attention.
«- Un Noldo? C'est très simple. Féanor est un Noldo. Et les autres Noldor considèrent Féanor comme un Heros.» Résuma-t-il, en s'assurant ainsi que jamais sa fille ne ramènerait un Noldo à la maison! On ne savait jamais avec les vacances d'été si elles pouvaient finir par un: papa, je te présente Marcel! On s'est marié à Marseille!
«- De tels gens existent?? » Temoa remettait sérieusement en doute l'idée de voyager. Après tout, c'était pas si mal chez soit. Elle tenta un changement de sujet pour se convaincre elle même qu'elle était toujours prête à partir: « Je ne parlais pas des Noldor, mais de ça» Fit-elle en agitant le médaillon.
«- Ah, ceci. C'est un pendentif.»
«- Merci, je n'étais pas vraiment sûre.»
«- Il se nomme Ritournelle. Il est un des plus vieux artefact elfique. C'est un médaillon qui rendra tes pensées totalement hermétiques à toutes tentatives d'y farfouiller avec ou sans ton autorisation. A la place leur esprit sera envahit par la musique qu'ils déteste le plus au monde, ce médaillon me fut bien utile face à un Istari. De plus, toutes tentatives de manipuler ton esprit échouera. Cela évitera que tu dévoiles notre existence sans le vouloir. Témoa? Que fais-tu? Non, ça ne se porte pas autour du cou! Autour de la cheville, le cou est le premier endroit où les gens cherchent suivit après par les doigts. Donc, autour de la cheville.»
«- Mais c'était obligé d'être aussi moche?»
«- C'est préférable, car les objets brillants, clinquant, farci de runes elfiques ne sont pas très discret. Et ça ne servirait à rien de le rendre indétectable à la magie si on ne voit que lui. C'est comme pour les épées. Qui se méfierait d'un bout de métal peu ouvragé?
Bon ce n'est pas tout. Je vais rater une chasse, je n'ai pas que ça a faire. Bonne route, et ne perd pas cet objet, il m'a aidé à mainte reprise, je veux le récupérer! Je dirais à ta mère que tu es occupée chez les Chincal à leur forger quelques armes. Si elle apprend ton départ, elle va m'en faire une maladie. Et tu sais ô combien elle est insupportable en bonne santé. Je ne préfère pas l'imaginer malade. »
Ce qui équivalait en langage Nurwéin à Fait attention à toi et revient suffisamment vivante pour me le rendre.
...
Ce fut donc avec la seule bénédiction de son père que Témoa embarqua pour le nord à bord de sa nef volante. Elle regretterait par la suite de n'avoir emmené aucun change, ni aucune nourriture. Mais on ne peut pas penser à tout.
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CH X, Khand ( - 5o ans )«- Grand-père? Tu nous raconte une histoire? »
«- Bien je vais vous raconter l'histoire du Renard Volant. »
«- Du renard volant? »
«- Le soleil était sombre et l'orage tonnait quand un immense bateau venant du ciel s échoua sur le sol de nos terres. De sa coque éventré une femme en sortie...»
«- Oh non, encore cette histoire? Et puis le bateau n'était pas si grand... Mamie nous l'a dit.»
...
Parfois, les histoires les plus courtes sont les meilleurs. Aussi pour soulager les lecteurs de cette fiche, ce chapitre sera résolument télégraphique.
Témoa arrive en Khand. Stop. Atterrissage en catastrophe suite à tempête. Stop. Engin inutilisable. Stop. Ballon déchirer. Stop. Coque éventrée. Stop. Demande aide aux habitants. Stop. Habitants hostiles. Stop. Après négociation arrive à vivre chez l'habitant. Stop. Enterre la machine dans le Khand. Stop.
Voilà, j'avais prévenue, c'était court. Mais n'ayez crainte... Bientôt une biographie racontera les aventures de Témoa dans le Khand ( en vente chez tout les bons* libraires)
* Ceux ayant le secret de l'espace B
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CH X, Harad ( - 45 ans )« Assassin ou voleur? » Demanda-t-elle, d'une voix plutôt morne sous entendant qu'il n'était pas le premier Haradrim à arriver dans son dos et la menacer de perforations, à coup de poignard, si elle ne lui donnait pas sa fortune.
Son haradrim était approximatif, issu d'un réchauffé de mots appris chez les Variags, qui eux même avaient apprit ces mots phonétiquement durant les batailles. Si bien qu'elle visait une phrase et tirait à l'aveuglette pour se faire comprendre.
« Vous devez être au moins le cinquième que je rencontre depuis que j'ai passé la frontière, je vais finir par croire que la production principale de l'Harad sont les assassins. » Fit-elle, en continuant à s’affairer à la préparation de son repas du soir dans la petite poêle qui grésillait sur le feu camps.
Ce qu'ignorait Témoa, c'est que les assassins n'étaient pas la production principale, mais le produit en tête de liste des exportations de l'Harad, le Modor pourrait vous le certifier.
« Je me fais griller un peu de lard, posez vos fesses près du feu et expliquez moi la raison de cette agression. Soucis financier? Crise d'identité? Besoin d'affirmer votre supériorité?»
Demanda cette femme, habillée à la mode Variag d'une longue tunique rouge bardé de cuir représentant des animaux qu'on aimerait pas rencontrer même en pleine journée et d'un foulard maintenant une longue chevelure rousse qui n'entendait rien à la discipline et ne comptait rien y entendre dans un avenir proche.
Le voleur se heurtait à un problème: il n'avait encore jamais croisé de client semblable à cette femme. Alors qu'elle, durant ses quelques années dans le Khand, avait côtoyé pour ainsi dire chaque semaine des choses qui la menaçaient tout naturellement des pires abominations. Un égorgement ne représentaient pas une bien grande menace auprès des Trolls solitaires du Khand qui voulaient lui arracher la tête et se livrer à des horreurs dans l’orifice offert. Sans parler des Variag qui considéraient tous ce qui n'étaient pas Variag comme une denrée alimentaire, si bien qu'un diplomate bien gras étaient un gage d'alliance à condition de ne pas espérer récupérer le diplomate. A force, Témoa s'était bardée d'une confiance-en-soit modèle familial en mesure de la sortir de toutes les situations. Elle générait un champ de force inconscient affirmant qu'elle était évidement à sa place ici, mais que personne ne devait s'inquiéter ni s'empresser de faire le ménage à cause d'elle, que chacun devait poursuivre sa tâche comme si de rien n'était. Les victimes les plus émotives ne pouvaient se défaire de l'impression qu'elle tenait un calepin et attribuait des notes.
Déconcerté par la situation, Aztroth, sortit des buissons décharnés bordant le petit oasis où cette femme avait fait halte. Il était le plus grand assassin de tout l'Harad, enfin, d'un point de vu physique, car il n'était pas courant de croiser des assassin de 2m de haut. La plupart du temps, ceux-ci étaient d'une taille moyenne et d'un poids normal pour passer innaperçut au milieu d'une foule, à croire qu'Aztroth était homme à aimer les défis. Aztroth n'était pas non-plus son vrai nom, il se nommait Al-Bâthor, mais il trouvait que Aztroth, avec son Z et son Roth, faisait plus .. mystérieux. Ses vêtement était essentiellement composés de noir, ce qui, lui relèverait plus tard l'Elfe, n'était pas une couleur très adaptée pour se camoufler dans les pays aride. Tout comme elle lui dirait que son nom ressemblait à une grosse quinte de toux.
« Mais c'est infect! » Furent les premiers mot qui sortirent de la bouche d'Aztroth « Comment vous avez réussit à faire un truc aussi mauvais avec juste du lard et des lentilles?? »
« Oh, c'est un don. Tout ce que je cuisine est mauvais, enfin, quand ça n'explose pas. Mon père me dit souvent: si tu t'améliores encore, tu pourras faire des poisons plus que crédibles.» Elle goûta du bout des lèvres sont plat. « Pas de doute, il a raison. Mais vous? Comment êtes vous devenu assassin? Vous avez reprit la petite entreprise familiale?» Témoa avait comprit un fait essentiel: toujours poser des questions avant qu'on vous en pose. Et qu'une cuisine, bonne ou mauvaise, délie les langues.
« Comment savez-vous que je suis assassin?»
« Les voleurs n'ont pas de dagues ouvragées.» Affirma-t-elle, en montrant de sa cuillère l'objet dans le fourreau à la ceinture d'Aztroth. « Ou pas longtemps puisqu'ils s'empresseront de la revendre.»
Et il lui conta sa vie, il ne savait pas pourquoi d'ailleurs, peut-être parce que personne ne lui posait de questions en général? La plupart de ses rencontres n'ayant pas beaucoup d'occasions de dire autre chose que: Argh. Il parla de son père lui ayant tout apprit sur le métier, de son devoir de reprendre le flambeau et de son pseudonyme professionnel, de son désir caché de faire autre chose de sa vie. De son envie de devenir corsaire, de changer de reprendre son vrai nom. Il lui expliqua ce qu'était les corsaires. La profession d'assassin dont Témoa ne connaissait rien d'eux si ce n'est leur penchant pour les dagues, les habits noirs et les capuchons descendant sur leur visage.
Alors, Témoa lui proposa de financer son projet en échange de son aide. Durant 1 mois, il devrait la guider, la former à la culture de l'Harad et lui apprendre la langue. Mais elle conclut tout de même, alors que le soleil se levait: « Al'Bâthor, le Capitaine Corsaire? Je ne suis pas sur que ça sonne bien.»
Une année s'était passée quand Aztroth, né Al'Bâthor, se décida d'abandonner ce qu'il croyait être une semi-elfe, du fait de ses oreilles pointues et de sa peau trop sombre pour être celle d'une elfe. Témoa lui avait offert une pierre suffisamment rare et précieuse pour qu'il se paye un navire, mais il allait suivre le conseil de cette femme, commencer marin. Tant qu'à apprendre la navigation, autant l'apprendre sur navire d'un autre avant d'abîmer le sien! Quant à Aztroth, il avait offert une année d'aventures et de récits palpitant sur des gens passionnants qu'il avait rencontré, la plupart du temps fort brièvement.
Mais avant de disparaître dans les méandres de l'Histoire, il confia Tlalpalli à de la famille.
...
Ali Babârh se disait le roi des Oliphants.
Il était à la tête d'un grand cheptel de Mulmakîl, car contrairement à ce qu'imaginait la plupart des étrangers, ces animaux n'étaient pas directement de la taille d'un maison, ils devaient naître et grandirent. Précisons, pour la défense de ces étrangers, que la plupart d'entre-eux n'avaient pas le temps de réfléchir à la chose alors qu'ils fuyaient la charge de Mulmakîl lors de batailles.
L'élevage d'Oliphants n'était pas une activité de tout repos. Massifs et agressifs, il fallait de grands espaces pour permettre à ces animaux de s’ébattre sans abattre quelques résidences de voisins forcement mécontents. Il fallait aussi de grands points d'eau. Ce qui avait poussé Ali Babârh à s'installer en dehors de la capitale près d'un des fleuves apportant eaux et crues à l'Harad, mais pas très loin car sa femme, Yasmine, avait besoin d'y aller régulièrement pour son propre commerce qui montait en renommé. En effet, celle-ci avait des champs de production de thé et en vendait, tout le monde connait le Thé Oliphant.
La vie de Témoa auprès de ce couple de commerçants fut paisible, si on omettait ses rencontres avec Imrazhôn (voir le chapitre suivant). Consciente de sa longévité -et une éternité, c'est plutôt long- l'elfe, se faisant passer pour une humaine, profitait des petites choses de la vie. Quand elle n'accompagnait pas Ali Babârh dans ses déplacements, elle restait à travailler dans les champs avec Yasmine. Si Yasmine parlait constamment des mérites de son neveu Al'Bâthor, sous l'oreille naïve de Témoa ne déchiffrant pas que « Il est bien mon neveux!» voulait dire « Ti riches! Ti peux lui payer un bateau! Ti l'épouse quand mon niveu? »; la vielle elfe -proche de 7ooo ans, on ne peut plus se prétendre jeune même avec un physique de nymphe- prenait plaisir à écouter les histoires contés par les vieilles cueilleuses de Thé, certaines anciennes filles de Harem, d'autres simples épouses.. les vies de ses femmes la fascinaient et, à la grande surprise de Témoa, nombres d'intrigues pouvaient se dérouler dans des vases clos et sur des lits. Elle retint que l'homme était manipulable par … par l'apprentissage de certains ouvrages comme Le Palais Aux volets Clots, un ouvrage aux dessins très explicites.
Ali Babârh, quand à lui, ne se mêlait jamais des histoires de femmes. Il leur préférait les Mulmalkîls, dont il défendait la cause, reprochant que nombres de ses congénères ne voyaient en ce noble animal qu'un engin de guerre. « Alors que ceux-ci étaient sensibles, appréciaient le chant et la musique, dansaient lors de leur parade nuptiale, …»
« Et ils savent poser le papier peint? » Coupait souvent Témoa, quand Ali partait dans ses longues litanies durant leur voyage vers de lointains marchés.
Les voyages se passaient sur le dos de Pépite, une énorme femelle Mulmak qui en imposait mais manquait cruellement d'agressivité ce qui faisait d'elle une marchandise invendable mais un argument dissuasif auprès de tout voleur s'étant mit en tête d'attaquer le convois marchand. Ce fut lors d'un de ses convois, après 1o de loyaux service dans les champs de thé et d'aménagement pour améliorer leur irrigation, de création tel que le papier à base de tige de roseaux pressées et de l'importation du papier de riz, de plan de barrage sur le fleuve qui ne furent jamais réalisé, de création de char à voile pour traverser le désert, d'apprentissage dans le dressage d'Oliphants, de lecture d'ouvrage illicites, de rencontre diverses et variées dont une déboula sur un mariage pour le plus grand malheur de Yasmine car l'époux n'était pas son neveux, que Témoa décida de se tourner vers une nouvelle vie.
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CH XI , Imrazhôn; ou je t'aime, moi non plus. ( ans - 4o)Contrairement à de nombreux Numénoréen Noir, celui-ci n'était pas née d'une famille guerrière et n'avait pas eut de père qui lui avait tout apprit dès sa plus tendre enfance; Son destin ne lui avait même pas accordé la chance d'écrire sur son cv : orphelin, père tué lors d'une guerre et mère morte de chagrin. Car en effet, son père était toujours vivant, mais marchand quand à sa mère, elle était femme au foyer, de la pire espèce qui soit ! Sans miroir magique ou d'envie d'empoisonner son mari, et dotée d'un terrible besoin de chouchouter sa progéniture.
Quand on se veut soldat d'élite et qu'on traine derrière soit un père bien en chair qui négocierait âprement jusqu'à son coup d'épée et une mère vous disant de ne pas oublier votre écharpe devant vos hommes, on se dit que le destin est un sacrée farceur.
Ce Numénoréen avait dû faire le deuil d'avoir des parents présentables et qui pourraient le pistonner dans la carrière qu'il voulait embrasser, si bien qu'il avait dû se construire seul.
A force, Imrazhôn était devenu ce genre d'homme à prendre la vie avec calme, presque lassitude, comme s'il en avait fait déjà le tour. Ce fut peut-être cela qui séduisit Témoa, bien que celle-ci niera en bloc aussitôt de tels propos, ou peut-être était-ce la somme des défauts de cet homme?
Imrazhôn n'était pas courageux, entendez par là nullement héroïque. L’héroïsme équivalait à être suicidaire quand on servait les intérêts du Modor.
Il n'ignorait rien du concept du Héros Eternel. Ce champion aux buts louables et aux milles visages. Le Numénoréen s'abstenait de tout commentaire là-dessus. Il rencontrait souvent de ces héros, la plupart du temps sous forme de cadavre parmi ceux d'une trentaine d'orcs, qui devenaient centaines dans les légendes. Pourtant, il se demandait s'il existait aussi un couard éternel pour contrebalancer ? Le héros aux milles derrières qui se carapatent, allez savoir... Dans de nombreuses cultures, on trouve une légende d'un héros indestructible qui se relèvera un jour, alors peut-être que l'équilibre naturel requiert-il un héros qui restera couché ? Il rêvait de rencontrer ce type de Héros, au moins une fois sa monotone de vie, peuplé d'adversaires aux sourires ultra-brite, aux carrures d’athlète et aux cheveux longs volant dans des vents n'existant que pour faire flotter leurs capes.
Le destin lui sourit enfin, ou plutôt se moqua encore de lui ? Le doute était permit car la forme qu'avait prit ce fameux anti-héros qu'il attendait tant fut celle d'une femme qui par la suite deviendrait sa compagne.
Pourtant, rien ne le présageait. Leur première rencontre s'était fait 4o années auparavant, dans le lointain Harad.... qui n'est pas si lointain pour les Haradrims.
Quand ses hommes avaient encerclés cette femme, il avait été surprit de la voir jeter son épée à distance d'elle. Attitude peu commune dans les terres du milieu où la plupart des gens se battent jusqu'à la mort. Il se rappelait vaguement les circonstances...
«- AIEUUUU ! Elle m'a balancé son épée sur le pied ! » Hurla un des hommes.
«- Pardon ! J'ai pas fait exprès !! » S'excusa l'homme roux, habillé en Haradrim mais trop grand pour en être un. « Mais quelle idées de se tenir si près de moi ! »
«- C'est un peu le but.. se rapprocher des gens pour tenter de les capturer.. vous savez..» Répondit calmement Imrazhôn en croisant ses bras sur son pommeau de selle avec une nonchalance évidente. Il faut dire que sa semaine avait mal commencée, sa mère avait insisté pour qu'il prenne une tenue légère pour aller en Harad, si bien qu'il était le seul à ne pas porter d'armure. Cela ne faisait vraiment pas sérieux pour un militaire de ne pas avoir son matériel.
Par la suite quand il avait interrogé en privé cette femme habillée en homme de l'Harad, la conversation qui en avait découlé perturbe encore de nos jours le mode de raisonnement d'Imrazhôn. Elle ressemblait à ceci:
Imrazhôn toussa un peu pour chasser le sable du désert et embraya sur son rire maléfique de circonstance : «Muhahaha ! Croyez-vous vraiment que vous ... »
«- Excusez-moi ? » Coupa Témoa, saucissonnée au poteau centrale de la tente qui avait été dressée entre les dunes. « mais votre rire là.. vous avez des écoles pour l'apprendre ? »
«- Des ? Que.. quoi ? »
«- Des écoles, des endroits où des enfants apprennent des choses. »
«- Je sais ce qu'est une école ! Mais quel est le rapport !?»
«- J'ai remarqué que vous autres, vous avez toujours le même rire, donc je me suis dit que vous deviez l'apprendre qu. »
«- SILENCE ! TU es La pour répondre à mes questions ! »
«- Je fais comment si je dois garder le silence ? »
Une gifle fusa afin de remettre l'interrogatoire sur la bonne voie. « Ou en était-je ? »
Témoa passa sa langue sur sa lèvre en sang pour l'essuyer et répondit « A silence SPAFF »
«- Non, avant.. »
«- A : Muhaha. Suivit sans doute d'une vantardise sur l'efficacité de vos troupes et enfin vous allez me demander qui je suis. »
«- Oui ! Voilà ! Qui êtes vous, que venez-vous faire par ici ? » Fit-il d'une voix sombre en crispant sa main droite telle un serre d'aigle, conscient que cela était de circonstance pour un méchant.
Témoa se dit qu'il devait circuler un manuel avec pour titre Faire peur en dix leçons. Puis répondit :« Et vous même ? Vous n'avez pas l'air très Haradrim ? »
«- S'il vous plait. Faites un effort, on ne va pas s'en sortir si vous n'y mettez pas un peu de bonne volonté. »
«- Comment je dois faire ? C'est mon premier interrogatoire ? Je dois avoir peur ? »
«- Oui, c'est préférable.... »
«- Je dois hurler? »
«- En temps ordinaire oui. Mais si vous pouviez éviter, car là, j'avoue que j'ai passé une journée exténuante, un peu de calme me ferait du bien. » Imrazhôn se surprit à subitement se détendre. Il s'assit sur la table dressée derrière lui, « il a une question que je me pose depuis tout à l'heure. Pourquoi avoir lâché votre arme ? »
«- Si je ne l'avais pas lâchée, vous m'auriez tuée, non? Voilà c'est pour cela que je l'ai lâchée. Tenir une arme à la main fait courir davantage de risque . Les gens descendent tout de suite un type armé, car ils pensent qu'il est une menace. Alors qu'avec le type désarmé, ils prennent en principe le temps de discuter. Mais vous devez le reconnaître, que c'est souvent pour débuter des amabilités du genre : tu devineras jamais ce qu'on te réserve ? Mais les dirent prends déjà du temps. »
« A part de vous retrouver ligotée ici, ça ne vous a pas beaucoup apporté. »
« Oh que si! Un peu plus de temps pour vivre! Mais vous faites quoi, vous, sans armure dans une troupe d'homme en arme? A part arrêter les gens qui passent pour les ligoter à des poteaux de tente...»
Cela était une longue histoire, qu'Imrazhôn conta. Ce ne fut qu'en retrouvant le poteau vide le lendemain avec un mot d'excuse pour avoir abimé la corde, qu'il comprit, dans un éclat de rire, que cette femme était cet anti-héros qu'il avait depuis longtemps espéré croiser. Ce fut aussi à cet instant précis qu'il remarqua qu'il n'avait rien apprit sur elle durant l'interrogatoire, mais qu'elle en avait apprit beaucoup sur lui, entre autre qu'il aimait boire.
Comme déjà dit, le destin semblait s'acharner sur ce Numénoréen Noir. Peut importe ce qu'il faisait, celui-ci se rappelait à son bon souvenir en lui faisant un crochepatte au moment où il s'y attendait le moins. Là où tout homme rêvait d'une femme d'une beauté divine et éprise à se battre pour lui, Imrazhôn allait récolter une androgyne à la beauté aléatoire et qui était prêtre à se battre contre lui. Ses multiples rencontre avec Témoa était une succession de déboire et de situations illogiques.
Quand il tenta d'embrasser la carrière de pirate afin d'obstruer le commerce maritime du Gondor, cette femme fut responsable de l'échouage de son navire tout neuf dont il était si fier. Pourtant il aurait dû se méfier quand il vit des filets emplis de pierres tomber du bastingage du voilier qu'il poursuivait, et que la ligne de flottaison de celui-ci se rehaussait... il aurait dû se méfier, mais sur le coup, il ne s'attendait pas à rentrer dans un banc de sable ! Et il s'attendait encore moins à ce qu'une voix familière lui hurle, une fois que son navire était échoué . « SI vous voulez ! On vend des bouées de sauvetaaage ! » tandis qu'il jurait de la retrouver pour la tuer.
Au fil des ans et de ses rencontres avec cette semi-elfe, ils devinrent des ennemis intimes, et comme le veut la tradition littéraire, quand deux être de sexes opposés se détestent suffisamment, cette haine franchit la limite extrême du cadran et devient de l'amour, à condition d'avoir une bonne dose d'alcool et une nuit froide pour y aider. Mais les lendemains dans ses conditions sont toujours difficiles. Imrazhôn se réveillant, se rappela vaguement de quelle façon et surtout par quelles prouesses d’endurances et de souplesses la chambre d'auberge fut saccagée ; il tenta le fameux je-file-en-douce-sans-réveiller -l'autre, et constata avec effroi qu'elle eut la même idée et s’apprêtait à franchir la porte... Comment ne pas aimer une telle femme ?
Quelques jours après ils se marièrent.
Quelques jours après ils se séparèrent .. sans doute avait-ils décuvés ?
Quelques disputent après il la présenta à sa famille... juste avant de se séparer
Et .. Cela dura ainsi plusieurs mois.
Ce ne fut que quand Témoa incendia de colère sa demeure qu'Imrazhôn décida que c'en était trop. Il se sépara d'elle sans trop de difficulté puisqu'elle avait fuit en emportant une partie de ses richesses... ah, les femmes, mais surtout Témoa qui profita pour inventer du même coup le divorce et la séparation des biens ainsi que la pyromanie! Comment ne pas aimer une telle femme ? La réponse était simple : en ayant un esprit sain, ce qu'Imrazhôn n'avait pas.
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CH XII, Umbar, et un Bar. ( - 35 ans )Umbar.. 35 années auparavant, la cité était loin de ce qu'elle était à présent. Dans le passé seule la force faisait office de loi, et aussi l'or. Mais pour garder ce dernier, il fallait avoir le premier.
Pour ce qui était de l'or, après avoir fait découvrir à Imrazhôn la séparation de bien, Témoa n'avait pas à se plaindre.
Quand à la force, certes, elle était loin de ressembler à un type moulé dans le roc, mais son 1m95, caché sous les drapés noirs de sa tenue d'homme des sables, et sa démarche assurée avaient pour effet de décourager les voleurs voyant en cette perche un seigneur du désert près à les fendre en deux de son sabre, ce qui en faisait indubitablement un individu plus dangereux qu'eux.
« Ine Tavirne. T'y rencontrira pli di monde dans li tavirne.» Lui avait dit l'éleveur de Mulmakhil en l'abandonnant sur le marché à l'extérieur d'Umbar. Étrangement, le marché des bêtes avaient lieu en dehors des murs de la cité portuaire depuis que des marchands c'étaient mit en tête de ramener de la marchandise plus grosse que la plupart des maisons de la ville.
Ainsi Témoa franchit les portes de la cité avec pour but de trouver une taverne, ce lieu de rassemblement humain. Encore un mystère que l'Avar devait élucider: Pourquoi des êtres se tapant et s'assassinant avec un professionnalisme sans égal, trouvaient plaisir à se rassembler en groupe pour boire entres inconnus?
Elle arpenta les rues, celles-ci n'existaient que par la présence d'écarts entre les bâtiments; L'elfe estima qu'il faudrait revoir l'urbanisme de cette cité, mais pour le moment elle cherchait... Un parfum l'interpella, guidant ces pas à travers la cohue et le bruit de la ville. Elle connaissait cette odeur: l'océan! Enfin!
Debout sur un ponton, ses habits de l'Harad berçant dans le vent, elle prit une grosse goulée d'air vivifiant. Depuis combien de temps n'avait-elle vu ces étendues mouvantes et clapotantes? Elle respira l'embrun, apprécia les rayons du soleil. Oui. Ici elle serait bien pour étudier les humains se décida-t-elle.
Ici même. Bon un peu moins sur le ponton et un peu plus dans une maison. Elle se retourna, vit un bâtiment ou entrait et sortait de nombreux humain. Visiblement, les humains sortant n'étaient pas les même que les entrants. Elle scruta le fronton de l'établissement, déchiffrant avec difficulté les mots sur la planche de bois. Il me faut un traducteur, conclut-elle en comprenant qu'ici ils n'écrivaient pas dans la même langue qu'en Harad.
On reconnaissait un héros à sa proportion à trouver ce dont-il à besoin au moment le plus opportun. Des nains affrontant des trolls trouvent des épées magiques dans leurs cavernes, des compagnies trouvent des chevaux, et les hobbits des cadavres à précipiter dans les puits pour alerter les … oubliez le dernier exemple.
« Hey? Mais je rêve où c'est Tlalpalli? »
La voix s'adressait à Témoa au niveau de ses chevilles. Une tête émergea du bord de quai, bientôt suivit d'un corps fort richement vêtu. Ses vêtements étaient essentiellement composé de rouge et de noir, mais taillé dans de nobles matières telles que la soie ou le velours. C'était Al'Bâthor. Il avait réalisé son rêve, il était devenu capitaine.
Quelques minutes plus tard, Témoa s'était vu installée dans une cabine du navire qui n'avait rien d'extraordinaire si ce n'est la présence de marchandises n'ayant trouvés place dans la calle. Sur le lit, s’étalaient se qu'on trouvait de mieux en matière de vêtements masculin sur les ports de la côte. D'accord, tous semblaient avoir déjà servit, mais ils étaient tous impeccablement lavés et adroitement reprisés si bien qu'on ne voyait qu'à peine les coups de sabres.
Elle les enfila, quittant avec un certain plaisir ses aparats de prince du désert pour ces vêtements plus prés du corps. Ce jour là, Témoa apprit une chose: Quelques vêtements d'homme un peu trop sérrés aux hanches, un chapeau offrant un regard mystérieux plongé dans l'ombre et une chemise au col largement ouvert pour laisser place à sa poitrine faisaient plus d'effet qu'une tenue de harem ou une robe de cours sur la gente masculine. Du-moins, c'est ce qu'elle en déduisit en voyant un des marins entrer tête la première dans le mat alors qu'il la regardait.
« Ah oui! Voilà! Là, tu as l'air.. en fait tu as l'air de rien de commun... reboutonne cette chemise! Je n'arrives pas a te regarder dans les yeux. Enfin, dans la bonne paires d'yeux.» Déglutie Al-Bâthor, dont la main cachait à sa vue les deux objets du délit.
...
Zafon, le patron de la taverne du Requin Gris était un homme courtaud, mais il rattrapait ce qu'il perdait en hauteur dans sa largeur. Son corps était tant sillonné de cicatrices qu'il donnait à penser qu'un scientifique farfelu avait décidé d'utiliser la génétique pour croiser un homme à une carte routière. Les quelques parties épargnées étaient recouvertes de tatouages auprès desquels les illustrations du Palais Aux Volets Clos -célèbre guide pratique pour les ébats dans les harems en Harad- passaient pour des schémas d'étagères à monter soit même. Ce qu'il arrivait à en faire rien qu'en bandant les biceps tenait en haleine une pleine taverne durant des heures, et il ignorait que d'ici quelques minutes il allait vivre le pire moment de sa vie.
Cela faisait quelques quart-d'heure que, de part et d'autre d'une table, Al'Bâthor étalait l'or de Témoa et tentait de négocier avec ce patron l'achat de sa taverne. Et cela faisait depuis autant de temps que ce patron refusait obstinément de vendre son établissement à un étranger. Entre les deux, Témoa ne pipant pas un mot à la conversation, se déroulant dans la langue du cru, avait décidé d'investir son temps à l'étude des alcools locaux.
« Écoute Bâthor, toi, je te connais. J'ai rien contre toi. T'es réglo. » A cette époque, le concept de réglo n'était pas le même à Umbar que dans le reste de l'Arda. Réglo, ici, signifiait ne pas laisser de cadavre visible après son passage. « Mais elle là, elle parle pas la langue. Et c'est une femme. Elle vient d'où exactement? Je lui trouve un air vachement elfique.. elle cache quoi sous son foulard? T'sais c'qu'on fait des elfes, hein? »
« Ouais, ouai. J'sais, une histoire de pommes. C'est pas une elfe. C'est une gonzesse du Rhûn. Je la connais. Elle est.. bon d'accord, elle est un peu bizarre mais elle peut payer, regardes. »
« C'est d'la monnaie de Numénoréen ça.. Les elfes l'utilisent.. Et une taverne n'est pas la place d'une femme. A part pour être serveuses ou distractions pour le client.» Affirma-t-il, en croisant les bras et s'enfonçant dans son siège.
« Tu te fout d'moi là! Les elfes utilises le troc! Et rends moi cette pièce, je te vois venir: elle va mystérieusement tomber de ta main et disparaître dans les lames de ton plancher!»
« TU ME TRAITE DE VOLEUR?» Beugla le Patron en se relevant de sa chaise en s'appuyant de ses poings sur la table, faisant vaciller l'or qui roula au sol. « Pillard je veux bien! Escroc, ouais, c'est honnête! Mais je suis pas une crevure de voleur! »
Témoa désamorça la situation en agrippant le bras du Tavernier au moment où celui-ci attrapait le col du capitaine.« OH! Le congrès du chien affectueux et des deux petits biscuits! » S'exclama-t-elle en examinant avec attention le tatouage sur l'avant bras. « C'est très bien exécuté, on distingue même le yaourt! Vous avez quoi, sur l'autre bras? »
Le patron s'était figé, sa grosse tête balafrée s'empourprant de rouge rappelant un levé de soleil sur une chaine de montagne. « C'est pas vraiment pour les dames...» Marmonna-t-il, en Haradrim, avant de montrer timidement son autre bras.
Témoa écarta les poils drus tel un explorateur enthousiaste tandis qu'Al'Bâthor la fixait bouche bée.
« Oh, je la connais celle-là.. C'est tiré du Patricien d'Ista» Lâcha-t-elle comme un couperet. « C'est physiquement impossible. Je l'ai tenté avec Imrazhôn, il a dû resté alité deux jours pour récupérer son dos.» Elle lâcha le bras et revint à ses alcools. « Mais continuez à vous chamailler, mais en Haradrim puisque vous semblez connaître la langue. Ça me permettra de comprendre.» Fit-elle, avec un large sourire dévoilant ses dents jusqu'à ses canines légèrement trop pointues pour être celles d'un elfe.
« hm?.. heu.. Qu'est-ce que je disais? » Reprit Al'Bâthor d'une voix rauque. « pardon.. perdu.. heu. Le fil.»
Non seulement Témoa coupait le fil des idées, mais elle le court-circuitait, faisait disjoncteur le compteur et sauter la centrale qui l'alimentait. Si bien que le reste de la soirée se passa dans le flou le plus total. 3 jours plus tard, Zafon, patron de la taverne du Requin Gris rebaptisait son établissement le Renard Enragé et formait une soit disant amie, aux airs étrangement elfiques, à tenir cette taverne. On ne sut jamais ce qu'il s'était passé durant cette nuit là. Mais certaines rumeurs dirent que Zafon dû rester alité deux jours pour cause de lumbago après cette fameuse soirée. Et depuis, la taverne ne désemplissait pas, on dit même que certains clients espèrent découvrir comment on se fait un lumbago.
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CH XIII, Dis Sauron? Pourquoi tu tousses?Les longs ongles de métal aux doigts de l'Intendante tambourinaient sur les bras du trône de la salle d’audience public. Elle prit une profonde inspiration derrière son masque de nacre au front duquel était gravé un œil doré, symbole du Maître du Pays.
« Bien, reprenons. Si vous me dites encore une fois que ce voleur vous a dérobé plus de 1oo pains, je vous fais répéter cela devant Sauron lui-même en guise de distraction du soir. Soyez assuré que la distraction sera votre mort.» Promit la femme, de soie rouge sombre vêtue.« Combien de pains vous a-t-il dérobé? »
Elle présidait une simple histoire de vol, mais il fallait démontrer, de temps en temps, qu'un haut dirigeant pouvait rendre justice et appliquer les lois même aux plus insignifiants des mortels pour que ceux-ci respectent l'autorité.
« 1 seul, Votre Seigneurie.» Avoua le boulanger, baissant les yeux.
« Donc 1 vol et 1 mensonge. Pour ce mensonge vous ne recevrez aucune compensation de l'état en dédommagement de la perte qu'à occasionné ce vol.» Annonça l'Intendante, appuyée avec lassitude sur son poing fermé. « De plus, vous offrirez une fournée de votre pain à l’hospice des démunies qui vient d'être créée.
Marchand, disposez.
Voleur. Restez. Nous n'en avons pas finit avec vous. Quelles sont les raisons pour ce vol?» Demanda-t-elle de sa voix chantante alors qu'elle l'espérait menaçante.
Subitement, le voleur se passionna lui aussi pour les grandes dalles qui composaient le sol de la grande salle drapée de blanc lumineux. « Ma femme et mes nombreux enfants meurent de faim. Mon travail ne me rapporte point!»
La femme, au masque blanc miroitant, se leva et s'avança, rependant à sa suite son parfum d'orchidée et la traine de son kimono rouge, aux longues manches, ceint d'une large ceinture brodée de fil d'or. Chaque marche qu'elle descendait s'accompagnait du cliquetis des chaines reliant les stylets maintenant ses cheveux en un complexe chignon.
« Montres moi tes mains.» Ordonna-t-elle, d'une voix impérieuse tinté d'un accent lointain.
L'homme exécuta, n'osant remonter son regard au-delà du large gorgerin, ciselé de mailles en forme de fleurs de lotus, qui habillait le cou, la naissance des seins et les épaules nues de la femme.
« Bien. La punition pour ton forfait sera la suivante: les soldats de notre Maître viendront te prendre ta femme et tes enfants qui désormais seront la propriété de l'état.» Déclara-t-elle avec fermeté, après avoir longuement étudié les mains de l'homme. « Répands la parole de notre Maître, nul ne peut aller contre ses lois.» Finit-elle en désignant la sortie d'un ample geste.
Les soldats emportèrent le misérable hors de la salle qui baignaient de ses supplications.
L'intendante lâcha un long soupire.
Le Chambellan vint annoncer la suite des réjouissances: « Maintenant, vous allez accueillir le...»
«- Egaple? »
«- Votre Sérénissime? » Le Chambellan prit un air avantageux.
«- La ferme. Je vais prendre un bain.»
Le sourire du Chambellan craquela sur les côtés tandis qu'il essayait d’appréhender ce nouveau concept. «- Mais il faut accueillir le ..»
Elle se leva est prit la direction d'une porte dérobée près du trône. « Je suis sur que vous serez capable de vous en charger seul. Vous m'avez l'air d'un homme qui fait les choses seules ou je ne m'y connais plus. » Dit-elle aigrement.
«- Mais? »
«- La ferme. Et si ce soldat désire vraiment me voir, vous me l’enverrez.»
« Pendant votre bain? Ô Sérénissime? » S'étonna faiblement Egaple, en se retenant à un accoudoir du trône d'intendant pour ne point vaciller.
«- Je suis persuadé qu'il n'en sera pas à sa première femme qu'il voit nue.» Témoa disparut par la porte.
…
«- Je t'ai connue plus clémente.» La voix qui venait de l'interpeller était bien connue de Témoa. Appuyé nonchalamment contre un mur, le responsable de cette déclaration se curait les ongles avec une dague.
«- Imrazhôn! Tu tombes bien. Aides moi à quitter cette horreur! » Fit-elle en montrant sa large ceinture corsetée. « Je sais pas comment elles arrivent à porter ça! C'est qui le créateur de cette chose? Un militant pour un air plus pur? Car c'est impossible de respirer avec ça! Mais dépêche! Coupe avec ta dague..! » Fit-elle, en arrachant la lame des mains de son propriétaire.
«- Attends je cherche les lacets.. Nan bein voilà! Tu as coupé dans » Frouch! Le Numénoréen Noir se retrouva envahit pas des froufrous de soie rouge, des stylets, des rubans et autres excentricités féminines «..Tlalpalli...Part pas comme ça! Tu te balade en .. plutôt sans rien!! »
«- Faux! J'ai mes chaussures et mon masque! Et j'ai été clémente!» Protesta-t-elle, en s'enfonçant dans les sombres couloirs de la forteresse.
«- En confisquant une famille à leur père?? Raah! Mais met quelque chose par Morgoth! Tu ne vas pas traverser Barad-dûr sans un vêtement! Bein si.. elle va le faire.» Poussa-t-il, au désespoir en poursuivant Témoa chargé de ses encombrantes affaires et trébuchant dans la traine de la robe.
«- Les vêtements ne sont que des artifices pour démontrer la classe sociales et le pouvoir d'un individu. ET j'ai été clémente en confisquant une famille à un père alcoolique, fumeur et qui n'avait jamais travaillé! Son haleine puait tel un alambic, ses mains étaient jaunies par l'abus d'herbe à pipe et elle ne présentaient aucunes cales, étrange non, pour un travailleur? Ce qui veut dire qu'il n'a jamais usé ses p'tits doigts pour gagner un sous! En prenant sa famille, je sauve des enfants d'un père qui devait les battre et sa femme d'un mari qui devait la prostituer pour se payer son alcool. Je les ferais transférer en Nurn, et leurs besoins seront à la charge de l'état en échange de travaux pour celui-ci. Alors? Pas clémente? Pour la peine, donne moi ta veste. » Conclut-elle, en arrachant pratiquement son pourpoint à Imrazhôn et l'abandonnant à ces réflexions.
Intendante du Mordor. Comment pouvait-on passer de Tavernière à Umbar à Intendante du Mordor? Oh, elle savait très bien comment: En ouvrant sa porte à un étranger en plein milieu de la nuit. En buvant un coup avec lui et refaisant le monde autour d'une table. Et pour finir lançant, quand on est bien éméché, le défit suivant: Oui, je pourrais redresser n'importe quel pays! C'est juste une question de logique d'actions.
Bon, elle devait l'admettre ses mots ressemblaient plus à « ouais, je bourrais.. bourré.. compléééétement. Nan nan .. j'disais. M'fais pas rire, vais pas y'arriver! Qu'c'est fazile de rebresser les bays.. j'peux avec n'impote.. n'iport.. nan TOUT les pays! Voilà! Tous.. facile! Juste une question de logique... oh.. mon crâne. Y'avais quoi dans cette bibine? D'la pomme hein? »
Car après, quand le mec revient vous voir, quelque années plus tard en vous disant: « Vous rappelez-vous du top-là? Il y a Vingt années de cela? Vous me remettez? Je viens pour que vous remplissiez votre part du marché. Oh, un détail que j'ai oublié de préciser.. un détail mineur, permettez moi de m'introduire moi même: Je me nomme Sauron et le pays est le Mordor.»
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