Rage Galette Morgane Harold III
Nombre de messages : 45 Age : 27 Localisation : Heum... Date d'inscription : 16/10/2013
| Sujet: [HRP] Fiche de Speleion/SPY Jeu 24 Oct - 2:37 | |
| Pseudo du joueur : Rage Nom du personnage : Speleion Paenula Ystilius Surnom du personnage : Agent spécial S.P.Y. (ou SPY, pour faire plus court.) Sexe : Masculin Race : Nephilim Compétence : -En tant que Nephilim, Speleion possède un esprit assez puissant pour hypnotiser ses victimes, pouvant soit les forcer au sommeil, soit leur arracher la vérité ou leur imposer quelques actions pas trop compliquées. -Speleion n’a aucune notion du temps. Il ne sait pas quel âge il a, ne sait pas lire l’heure et n’a pas conscience du temps qui passe. Il a donc un gros souci de ponctualité, mais en retour peut s’avérer très patient. -Sa formation d’espion lui a appris à manier n’importe quelle arme courte, comme un couteau ou un pistolet, à pratiquer plusieurs sortes d’arts martiaux et à piloter toutes sortes de véhicules, dont une automobile, une motocyclette et un bateau, mais aussi un avion militaire et un hélicoptère. Il peut aussi se déguiser en presque n’importe qui. -SPY a subi plusieurs opérations chirurgicales illégales pendant son séjour au Labo (Voir Chapitre 2 de l’histoire.) La plus importante est celle aux cordes vocales, une expérience ratée qui aurait du l’empêcher de parler, qui lui permet d’emprunter n’importe quelles intonations de voix, autant masculine que féminine qu’enfantine. L’autre est celle ayant réduit la taille de son estomac, pour l’empêcher de trop manger. Ce qui explique sa maigreur. -Speleion est classé incompétent socialement. Il a développé une dépendance à l’odeur du sang et devient hystérique si on enlève les lanières sur ses bras ou sa taille. -Son entraînement militaire lui a appris à mettre un téléphone sur écoute et pirater des ordinateurs, mais il n’est pas très doué. Pour le reste, ses connaissances en technologie sont moyennes. Description physique : En gros : http://fc07.deviantart.net/fs35/f/2008/290/3/7/Psycho_Mantis_II_by_arok318.jpg(Pourquoi ça existe pas des bonnes images de ce mec! Rho!) Y a-t-il meilleur espion que celui qui peut se déguiser en presque n’importe quoi et dont personne ne connait le vrai visage? Speleion est comme ça : grandeur moyenne, très maigre, squelettique, le crâne rasé pour porter plus facilement toutes sortes de perruques et le visage caché derrière un masque à gaz. Donc la couleur de ses yeux? Inconnue. La couleur de ses cheveux quand ils repoussent? Inconnue. Et pourtant, l’espion ne se gène pas pour montrer son corps : son uniforme de cuir noir à légers motifs rouges est plutôt moulant et montre parfaitement ses côtes saillantes. Cela ne nuit pas au déguisement, puisque la plupart sont rembourrés au niveau des côtes, des bras et des jambes. Par habitude, il a tendance à attacher des lanières de cuir très serré sur ses bras et à sa taille. Mais le plus sinistre, c’est les tatouages et les cicatrices : Il a de longues cicatrices un peu partout sur le corps et plusieurs tatouages, dont un est un code-barres sur son bras gauche. Pour la plupart, il les a fait lui-même et sans aucune expérience, ils sont donc mal tracés, grossiers et quelques fois avec des fautes d’orthographe. L’un d’eux est au niveau de la poitrine, il s’agit d’un cœur avec l’inscription EMPTY écrite à l’intérieur du dessin. Un autre est un deuxième code-barres ne comportant que des zéros. Sa plus grande blessure est une plaie à la tête qui traverse tout son crâne et qui ne peut pas guérir pour des raisons inconnues. Des points de suture l’empêchent de saigner tout le temps, mais rien n’empêche la constante douleur… Caractère : Speleion est sinistre. D’abord, il faut remarquer sa manie à être froid, cruel et sadique, car il n’a pas peur de faire mal à ceux qu’il rencontre. Il parle très peu et est un peu… fou. Il arrive parfois à l’espion d’avoir des propos pour le moins étrange, de prendre une personne pour une autre ou de parler de lui-même à la troisième personne. Quand il parle ainsi, il ne se nommera jamais sous le nom de Speleion, mais toujours sous le nom de SPY. Même s’il sait lire, écrire et comment communiquer avec d’autres personnes, il reste classé incompétent socialement, danger national et psychopathe confirmé. Mais le dernier point n’est qu’une rumeur. Aussi associal puisse-t-il être, SPY ne tue pas pour le plaisir ni pour la vengeance, même chose pour la torture. Il le fait quand il reçoit des ordres et parce qu’il est payé pour le faire. Il est aussi discret qu’un chat, agile comme une araignée et malgré toutes ses lacunes qui font qu’il ne sera jamais une personne normale, personne ne pourra nier qu’il est un espion loyal et fiable doublé d’un assassin efficace. Même s’il ne parle pas beaucoup de son passé, du moins pas pour le raconter, il s’est rapidement habitué à la souffrance. Il porte toujours des lanières car il a besoin de se sentir attaché. Son masque à gaz est rempli d’un peu de son sang puisqu’après l’incident du labo, il est devenu dépendant de l’odeur du sang. Même s’il peut sembler un peu brouillon et incapable quand il est « en liberté, » un ordre ou une mission peut le transformer en l’espion le plus organisé et compétent possible. Histoire : - Chapitre 1:
La nuit, la pluie et les orages. Le tonnerre gronde, malgré tout les routes sont noires, lugubres, le vent balayent les arbres en menaçant de les arracher du sol à tout moment. Il fait froid, le chemin ne finit plus de finir, jusqu’à ce qu’une lumière se pointe à l’horizon. Le blanc cru des néons transpercent la nuit comme le couteau transpercerait la chaire. Facilement. Il faut avancer, bientôt tout ça sera finit, il faut s’en débarrasser.
Au laboratoire de recherche spirituelle, connue sous le petit nom de Labo, les gardes jouent aux cartes pour passer le temps. Au-dessus d’eux, un néon semble prêt à rendre l’âme bientôt. Pas un bruit, si ce n’est que le froissement des cartes posées sur la table. Tout à coup, la porte s’ouvre. Une femme entre en titubant, trempée jusqu’aux os, les cheveux en bataille, le visage ridé. Dans ses bras, elle tient un bébé. Elle n’a pas l’air d’avoir toute sa tête, ses yeux semblent regarder plus loin que la réalité. Les deux gardes se lèvent, intrigués, quand elle semble se réveiller. Elle secoue la tête et d’un coup, lâche l’enfant qui tombe violemment par terre. Mais le petit ne pleure pas, il semble inanimé. La femme le regarde avec horreur, recule de quelques pas, puis s’écroule elle aussi au sol. Les surveillants se précipitent vers elle pour l’aider. Trop tard. Elle est morte. Le bébé vit encore.
Des tests d’ADN sont effectués. La femme n’est pas la mère de l’enfant. Cause de la mort : arrêt cardiaque suite à une hypothermie grave. Le bébé a failli y passer aussi, mais il s’en sortira. Pendant le test, d’étranges évènements se produisent : l’activité cérébrale de l’enfant devient anormale et un des docteurs perd soudainement connaissance. Un autre se met à débiter des paroles incompréhensibles. Les deux furent sortis de la salle d’examen. Le troisième reste pour s’occuper du bébé pendant que les deux techniciens se consultent.
-Ce petit n’est pas normal… ses ondes Alpha suivent un tracé bizarre, il est irrégulier.
-Une telle chose devrait pourtant être impossible. Tu pense qu’il s’agit d’un cas psychique?
-Je n’en doute même pas. Cet enfant a des pouvoirs, il n’a même pas un an et il sait se servir de son esprit comme nous ne pourrons jamais le faire. Il doit rester ici. Je refuse de voir un tel trésor se gaspiller sans raisons.
-Tu… ne penses pas que c’est exagéré? Ça reste un bébé!
-Hé, tu le veux ton doctorat? Tu aimerais enfin être connu, ramener une vraie paye chez toi pour nourrir ta famille? Ce petit peut te le permettre, il faut juste comprendre ce qui se passe dans son crâne!
Un bruit de chute se fit entendre dans la salle d’examen. Les techniciens se ruèrent à l’intérieur pour trouver le troisième docteur par terre, agonisant et en pleurs. Quelqu’un lui avait tranché les veines du poignet. Il fut remis sur pieds et soigné bien assez vite, mais il délirait.
-Ses yeux…! Ils m’ont parlé, ses yeux parlent pour lui! Ils m’ont ordonné de me couper, c’était terrifiant!
Intriguée, l’équipe du Labo décide de commencer des recherches plus poussées. Cet enfant, peu importe qui il est, a quelque chose de spécial et c’est à eux de déterminer de quoi il s’agit. Tous reçoivent l’ordre d’abandonner leurs projets en cours, désormais ils se concentreront uniquement sur le gamin. Aucunes autres questions ne furent posées à son sujet. Ils ne tentèrent jamais de retrouver ses parents, le risque de perdre un excellent sujet d’étude était trop grand.
L’enfant, c’était Speleion.
- Chapitre 2:
Dialogue de Speleion Dialogue du policier (Les autres c'est pas important)
Les années passèrent, plus pour le pire que pour le meilleur. Speleion, alors surnommé S01, pour Sujet 01, grandit attaché à une table d’opération, subissant test après test, expérience après expérience. On commença par lui tatouer un code-barres sur le bras pour avoir accès à ses dossiers n’importe quand pour n’importe qui. Cette partie-là n’était pas si mal, ce n’était qu’un tatouage. Mais il vint un temps où les expériences furent plus poussées. Dans le but de déterminer ses capacités mentales, l’équipe de recherche tenta de lui faire bouger des objets par la pensée, invoquer un mort et parler à un animal. Pendant une expérience, un des savants, celui qui avait presque été tué par Speleion, voulut lui trancher les veines pour vérifier sa vitesse de régénération. Pour qu’on le laisse tranquille, Speleion tenta de leur faire comprendre qu’il ne voulait pas faire toutes ces expériences en devenant intraitable et en appelant à l’aide jour et nuit, hurlant sa misère. Il n’obéissait plus aux ordres et n’écoutait jamais les consignes qu’on lui donnait. Très vite agacée, l’équipe du Labo le ramena sur la table d’opération et voulut lui enlever ses cordes vocales pour l’empêcher de se rebeller. L’opération fut un échec monumental, puisque non seulement S01 pouvait encore parler, mais il pouvait aussi imiter parfaitement n’importe quel type de voix.
Pour sa mauvaise conduite, ils décidèrent de le priver de nourriture. Seulement, S01 avait encore assez de jugeote pour forcer les docteurs à le faire manger grâce à ses pouvoirs. Cette menace de leur part ne lui faisait donc plus peur et il continua à se montrer impossible. La punition fut donc modifiée : cette fois, le Labo effectua une opération dans le but de réduire la taille de son estomac. S’ils ne pouvaient pas l’empêcher de se nourrir, ils allaient couper sa faim de la meilleure façon possible. S01 fut averti que s’il recommençait à hypnotiser les docteurs, ils allaient rétrécir son estomac encore plus. L’opération fut effectuée une deuxième fois avant que Speleion ne comprenne le message.
Cela n’aida en rien son état. Son intellectuel en soufra autant que ses capacités physiques, même ses signes vitaux semblèrent plus faibles après cette opération. À sa vitesse, il s’habituait à sa nouvelle condition. Avec le temps, le sujet d’étude cessa de se débattre. Il était devenu docile et acceptait chaque test et chirurgie sans broncher. En voyant qu’il était tranquille, les docteurs décidèrent que l’attacher était inutile et qu’il pouvait maintenant être approché sans danger. Speleion emménagea donc dans une nouvelle aile du Labo où il était mieux traité. Ça ne dura pas longtemps.
…
S01 s’allongea sur son nouveau lit, étonné par la douceur du tissu et à quel point le matelas était moelleux. Il ressentait quelque chose qu’il ne connaissait pas, mais qui lui faisait beaucoup de bien : le soulagement. Il était heureux, tranquille, maintenant les docteurs ne le surveillaient plus, il était seul… ça faisait bizarre. Les Anges Noirs l’avaient toujours surveillé, il n’avait jamais été hors de leur portée. Maintenant il l’était, bien heureusement. Ainsi apaisé, le sujet d’étude sentit ses paupières devenir plus lourdes et il se laissa sombrer dans un sommeil réparateur. Plus rien n’allait lui arriver, maintenant, il était complètement seul…
Speleion eut un geste pour replacer les lanières sur ses bras. Il paniqua quand il ne les sentit pas.
Il rouvrit les yeux d’un seul coup et se redressa, remarquant pour la première fois que ses bras étaient complètement dénudés. Pas de cordes ni de lanières. Il était libre. Il sentait que ses mouvements étaient plus fluides, il pouvait faire ce qu’il voulait. Et c’était terrifiant.
Ne plus être attaché, ça voulait devoir apprendre de nouveau ce qui était interdit. Et s’il se trompait dans ce nouvel apprentissage, il allait être puni. Les méchants Anges Noirs allaient lui couper le ventre une autre fois. Il ne voulait pas ça. Il lui fallait rester comme il était, limité par des lanières. Il voulait être attaché. Il devait se sentir attaché. Le cliquetis de la porte se fit entendre. Une infirmière entra, un sourire sur le visage.
-Salut. Je t’ai apporté de quoi te ch…
Son sourire se figea quand S01 se jeta sur elle et tenta de l’étrangler. Les deux hurlaient aussi fort l’un que l’autre, tous deux avec la même détresse. Speleion devenait de plus en plus fou. C’était donc ça, dépasser les limites? Pourquoi était-ce interdit? D’un coup sec, il brisa le cou de la pauvre femme, qui tomba raide morte. L’équipe de recherche arriva presque tout de suite après et réussit à endormir S01 avec un sédatif. Des mesures plus drastiques allaient devoir être utilisées. Speleion ne devait pas se rebeller. Il devait rester ce qu’il était.
Quand le futur espion se réveilla, il était de retour sur la table d’opération. Il tenta de bouger les bras pour les sentir bien attachés. Une vague de soulagement le saisit à nouveau. Il était à nouveau prisonnier. C’était rassurant.
Il entendit la porte s’ouvrir. Des pas se rapprochèrent et la silhouette d’un homme apparut dans son champ de vision. Il ne le connaissait pas. L’homme lui parla :
-Bonjour, S01.
Silence. L’homme poursuivit.
-Tu sais qui je suis?
Pas de réponse. Les docteurs écoutaient tout dans une pièce plus éloignée. S01 n’avait jamais répondu clairement aux questions et quand il le faisait, c’était toujours une mauvaise réponse. Alors comment allait-il bien répondre à ça?
-… Non.
Surprise générale. L’homme sourit.
-Bien. Maintenant tu vas le savoir. Je suis un policier.
Son poing s’abattit violemment sur le visage de Speleion, lui éclatant la lèvre.
-On m’a parlé d’un homme ayant tué une femme innocente. D’un tueur, d’un psychopathe. Mais tu sais ce que je vois? Je vois un homme qui n’en est pas un, tellement il est insignifiant. Tu t’es regardé récemment? Un sac d’os tout rapiécé qui dépend de sa propre souffrance. Tu as besoin de te sentir retenu, attaché, c’est ça? Incroyable. Tu es pathétique. Absolument pathétique. Je n’arrive même pas à y croire, tu me donne la nausée!
Il frappa S01 une nouvelle fois et cette fois, Speleion riposta. Il regarda le policier droit dans les yeux et lui cracha au visage.
-Toi aussi, tu me dégoûte. Les docteurs ne sont pas innocents. Toi non plus. Je te déteste.
Le policier le frappa encore une fois, au crâne, lui fracturant la tête. Il semblait furieux.
-Tu peux te compter chanceux, si j’avais eu mon flingue, t’aurais eu un beau trou dans ta cervelle de cobaye.
-C’est assez, monsieur. Nous nous occuperons nous même de la sanction. Levez la main une autre fois sur S01 et nous vous poursuivrons en justice.
Le policier regarda Speleion une dernière fois et sortit, le laissant seul avec un des docteurs qui avaient fait de sa vie une expérience de laboratoire. Celui-ci semblait déçu, mais surtout triste.
-Cette fois, tu ne t’en échapperas pas. Il va falloir te punir et… te faire souffrir. Je suis désolé, mais apparemment c’est la seule façon de te faire comprendre…
Puis, il sortit à son tour.
…
Speleion montra vite qu’il devait rester attaché en tout temps, il l’avait lui-même demandé. La seule fois où il fut détaché, il perdit la tête et tua la femme venue s’occuper de lui. Un policier vint peu de temps après pour l’arrêter, mais les membres du Labo l’en empêchèrent et il rentra bredouille, non sans avoir frappé S01 assez fort pour lui bousillé le crâne. C’était un problème, le cerveau de Speleion était la chose la plus importante pour les chercheurs. Ils eurent donc une idée, une façon de lier l’utile à l’agréable : il soignerait S01 et en profiteraient pour implanter de minuscules sondes dans son cerveau, pour mieux l’analyser pendant les expériences. Pour le punir du meurtre qu’il avait commis, le tout se fit sans anesthésie. Voilà comment le futur SPY se retrouva avec une blessure à la tête qui refuse de guérir. Avant ce jour, le futur espion ne pensa jamais à la fuite. Il n’avait jamais éprouvé le véritable désir de partir. Mais il avait tellement mal, ce qu’il vivait était inhumain, ça ne prenait pas gros pour le réaliser. Il devait partir. Il mit son plan en action le soir après l’opération.
Son plan était de forcer le prochain docteur à lui rendre visite à le faire sortir grâce à ses pouvoirs. Étonnamment, ce docteur fut celui qui avait tenté de lui trancher les veines. Il avait avec lui de minuscules lanières. Il tremblait de peur.
-Hum… l’équipe veut essayer quelque chose de nouveau… au lieu de t’attacher à une table, ils veulent t’attacher tout court…
Speleion le regarda faire avec surprise pendant qu’il le détachait et lui installait de nouvelles lanières, mais qui ne faisait que lui enserrer les bras et la taille sans qu’il soit retenu. C’était fascinant.
-Je suis donc attaché… sans être attaché?
-Oui… tu aimes?
-Oui.
-Je t’ai aussi trouvé ça…
Il lui montra un masque à gaz. S01 était de plus en plus surpris. Il lui faisait des cadeaux, maintenant? Pourquoi? Il enfila le masque sans comprendre.
-On a rien trouvé de mieux pour te protéger des prochains coups à venir… sans attirer de soupçons.
Et pour cacher ses blessures. Speleion pensa à enlever le masque dès qu’il serait sorti du Labo. Il n’aurait jamais pensé qu’il allait le garder jusqu’à la mort. Il regarda le docteur droit dans les yeux et mit quand même son plan en action. Il était surpris, mais pas compatissant.
-Dis aux autres de partir.
Le docteur sortie un walkie et demanda à être seul avec le sujet. Dès qu’ils furent vraiment seul, Speleion le força à le guider jusqu’à l’entrée de Labo, puis de lui ouvrir la porte. Avant de partir pour de bon, il le regarda dans les yeux. Les verres de son nouveau masque cachaient ses yeux, mais ne nuisaient pas à ses pouvoirs. C’était parfait.
-Retourne dans la salle et restes-y. Tu ne te souviendras de rien, sauf de ça : je vais vous retrouver. Et vous aller payer. Vous êtes des Anges Noirs et vous allez payez.
Sans un mot de plus, les deux partirent chacun de leur côté, le docteur de retour dans la salle d’examen, l’espion vers la liberté.
L’air était pur et frais. Il ne pleuvait pas, il n’y avait aucun nuage dans le ciel. Le soleil se couchait et Speleion respira pour la première fois de sa vie le véritable air. Seulement, il se passa quelque chose. L’air lui faisait mal à la gorge, il toussait sans raisons. Il se sentait de plus en plus étourdit, il lui manquait quelque chose. Mais quoi? Le futur SPY porta la main à sa tête et vit que sa récente blessure saignait encore. Dans un réflexe désespéré, il porta sa main imbibée de sang près de l’orifice principale de son masque. L’odeur du sang le calma aussitôt. Ça semblait la chose à faire, toujours sentir le sang près de lui. Il retira son masque le temps de couvrir l’intérieur du sang, de façon à toujours le sentir. La douleur commença à s’estomper lentement. Il était donc… dépendant du sang? Aussi bizarre cela pouvait paraître, si c’était comme ça, il ne pouvait rien y faire, si ce n’était que vivre avec. Remettant son masque en place, Speleion poursuivit sa route vers sa nouvelle vie.
- Chapitre 3:
Dialogue de Heakim Dialogue de Pauline (les autres ne sont pas importants)
Le temps n’avait pas d’emprise sur cet homme maintenant sans nom, sans identité. Il ne sut donc pas pendant combien de temps il avait marché avant de rejoindre la ville. Ses pieds lui faisaient mal et sa tête aussi, mais il n’y prêtait pas attention. L’odeur doucereuse du sang lui donnait la force de toujours marcher et il pu sans gène admirer ce nouveau monde. Première constatation, c’était grand. Très grand même, très ouvert, lumineux, ça semblait sans fin. Deuxième constatation, il n’était pas le seul à admirer. Il y avait plein d’autres personnes autour de lui, qui semblaient toutes… normales. Pas de blessures ni de tatouages, pas de blouse blanche, pas de regard méprisant vers ceux qu’ils croyaient moins intelligents… rien de tout ça. Et tout le monde le regardait. Quoi, il était différent, avec sa chemise d’hôpital, son masque à gaz, ses lanières de cuir, ses blessures et ses tatouages? Qu’est-ce que ça pouvait bien leur faire? Ils avaient peur? Tant mieux! Ça allait leur apprendre à ne pas l’embêter! Car Speleion voulait connaître ce monde seul.
Mais comble de malheur, il semblait toujours en demander trop. Un homme, habillé comme un policier, imposant et le dépassant facilement d’une tête vint vers lui, s’attirant tout de suite la méfiance du futur espion. Il détestait les policiers.
-L’Halloween est passée, monsieur. Vous ne pouvez pas vous promener masqué comme ça.
-Je ne suis pas déguisé. Et je ne peux pas enlever mon masque.
Avant de rajouter autre chose, le policier remarqua son étrange blessure à la tête. Son expression changea aussitôt.
-Hé, c’est une blessure grave, ça! Venez avec moi, je vais appeler l’hôpital, on s’occupera de vous.
-… Non.
Speleion regarda le policier dans les yeux et le soumis à son pouvoir.
-Tu vas m’emmener avec toi et me cacher. Tu vas m’aider. Je sais c’est quoi, un hôpital. Je ne veux pas voir les Anges Noirs.
Le policier hocha lentement la tête et tourna les talons. Speleion le suivit de près, ignorant les regards curieux posés sur lui.
…
-Rah, tu as vraiment de la chance, c’est bien parce que tu as besoin de mon aide que je te garde ici! Tu pourrais au moins me remercier!
-… Je te remercie.
-… De rien. Moi c’est Heakim Vynovski, mais tu peux m’appeler Heakim. Et tu es…?
-Je n’ai plus de nom, donc je ne sais pas comment m’appeler.
-Ah? Et ton nom avant, c’était quoi?
-S01. Mais je n’aime pas ce nom.
-Hm. Je te comprends.
Speleion avertit ce nouvel « ami » que s’il tentait de le chasser, il reviendrait et le forcerait à l’héberger. Pas totalement convaincu, Heakim réalisa quand même qu’il était tombé sur quelqu’un de complètement dérangé. Il voulait s’en débarrasser et vite, mais il était aussi de son devoir de l’aider. Il lui proposa donc une alternative différente.
-Tu as clairement besoin d’une aide que je ne peux pas te fournir. Mais j’ai une amie qui est travailleuse social et qui pourrait t’aider à entreprendre les démarches nécessaires pour te procurer une nouvelle identité. Je peux l’appeler et payer ses services, mais en échange tu devras m’aider. Je suis shérif depuis peu de temps, un assistant c’est jamais de trop…
-Alors… tu n’es pas un Dé… un policier?
-Pas tout à fait. Je suis un shérif, il y a une petite différence. Alors, tu m’aides?
-Je veux bien. Je dois faire quoi?
-Des petits boulots ça et là pour moi, rien de bien compliqué. Un bon exemple : y a une dame qui a reporté quelques cambriolages chez elle, elle a un suspect et tout, il faut juste l’interroger et fouiller la maison. Pour cette fois je vais juste te montrer, ensuite tu me diras ce que tu en penses.
-D’accord.
-Oh, aussi, tu ne sors pas dehors avec ça. Ton truc d’hôpital je veux dire, tu peux garder le masque. Viens, je vais te prêter un uniforme.
…
Et voilà comment Speleion commença sa redoutable carrière : en tant qu’assistant shérif. Avec une chemise trop grande et aucune connaissance, il fut recueilli par le shérif de St-Amity, Heakim Vishnovski, qui le temps de le confier à une travailleuse social décida de s’en occuper et pour ne pas attirer les soupçons du village, qui faisait partie du stéréotype commère et méfiant envers les étrangers, en fit son assistant et apprenti. Ce qu’il ignorait par contre, c’était que Speleion le forçait à le garder chez lui grâce à ses pouvoirs.
Tout commença avec une histoire de bijoux volés. Ils devaient se rendre chez un suspect pour l’interroger et pendant qu’Heakim s’occupait de ça, Speleion devait l’attendre dans la voiture. Rien de bien gros, mais l’assistant commence bien souvent comme ça. Il attendait patiemment quand il remarqua une petite ruelle à côté de la maison. Par curiosité, il sortit de la voiture pour aller jeter un coup d’œil et trouva par hasard une fenêtre grande ouverte à l’étage. Toujours aussi intrigué, le futur espion se mit en tête de grimper là-haut pour aller voir à l’intérieur. Ils cherchaient un voleur après tout, il fallait bien fouiller un peu? Utilisant des débris qui trainaient ça et là pour s’improviser une échelle, il réussit avec grande difficulté à prendre appui sur le mur lézardé. L’ascension commença, pénible et dangereuse, Speleion s’écorcha de beaucoup les mains et failli tomber à plusieurs reprises, mais il tint bon. Il finit enfin par rejoindre la fenêtre et se retrouver à l’intérieur de la maison du suspect. Il entendait Heakim parler en bas, suivit d’une voix inconnue. Sans attendre, il se mit à ouvrir les tiroirs, retourner chaque pile de vêtements, puis trouva enfin ce qu’il cherchait : un amalgame de parures en or et enchâssées de pierres brillant de toutes les couleurs. Des colliers, des bagues, des bracelets, tout y était. Ils tenaient leur coupable.
Au rez-de-chaussée, la situation commençait à tourner au vinaigre. L’accusé niait avoir commis le vol et s’apprêtait à chasser Heakim de chez lui.
-Vous n’avez aucun droit pour m’accuser comme ça, sans preuves! Vous allez sortir de chez moi immédiatement, compris?!
Des bruits de pas se firent entendre dans l’escalier. Les deux hommes se retournèrent et Heakim appela de sa voix forte :
-Qui est là?
Speleion se montra lentement. Malgré son costume de shérif, ainsi masqué par l’ombre, il faisait peur à voir. La lumière se reflétait dans les vitres de son masque.
-S…?
Heakim avait commencé à l’appeler S, le temps de lui trouver un autre nom. Speleion lui montra les bijoux, qu’il tenait dans sa main ensanglantée. Le shérif les prit, commençant lentement à comprendre ce qui s’était passé.
-Tu t’es infiltré par derrière et tu as tout fouillé! T’es meilleur que ce que je pensais, ma parole!
Heakim arrêta l’accusé pour vol et le condamna à quelques jours de prison. Évidemment, il du aussi arrêter le future SPY pour infiltration illégale. Mais il le fit sortir le lendemain pour service rendu à la communauté.
La journée après la libération de Speleion, la travailleuse sociale arriva. Avec son regard franc et son sourire honnête, elle plut tout de suite à Speleion qui décida de lui faire confiance. Elle allait vraiment l’aider, après tout.
Les présentations furent faites. Elle s’appelait Pauline Moore, mais comme il n’avait de nom à lui dire, elle décida elle aussi de l’appeler S. Il lui raconta son histoire du début à la fin, du moins ce qu’il savait et elle écouta tout. À la fin, elle semblait en état de choc. Ça lui semblait assez insolite et quand Pauline parla, ce fut d’une voix tremblante.
-Pour ce qu’ils t’ont fait, la poursuite est envisageable. Mais pour ça, il faut que tu aies une identité légale. On va donc commencer avec ça. Il te faut donc un nom…
-J’aimerais que ça commence par un S.
Dans son coin, Heakim sourit.
-OK, S alors… puisque la salle dont tu parles était probablement souterraine… pourquoi pas Speleion? Ça veut dire « grotte » en grec, je trouve que ça t’irait bien.
-C’est quoi une grotte?
-Je t’expliquerai plus tard, OK? Alors, tu aimes ça?
-Oui. Alors maintenant, il faut m’appeler Speleion?
-Exactement. Bon, pour ton nom de famille maintenant…
-Il faut que ce soit en rapport avec moi?
-Si tu veux. Sinon, on peut chercher et en trouver un que tu aimes.
-Non. Je veux avoir un vrai quelque chose à moi.
-… OK. Tu voudrais me laisser voir tes yeux? On pourrait prendre leur couleur et…
-Non. Je ne veux pas enlever mon masque.
Après une longue discussion avec la travailleuse sociale, le nom fut enfin choisi : Speleion Paenula. Pauline se mit à faire les appels pour lui créer un passeport et inscrire ce nouveau nom dans les registres. Après plusieurs heures, Speleion faisait enfin partie de la société.
Le problème suivant résidait au niveau du passeport : les photos demandées ne pouvaient pas être prises avec un masque et Speleion refusait catégoriquement d’enlever le sien. Après un long débat entre le shérif, la travailleuse social et le SPY, Heakim proposa une solution un peu moins légale : déguiser Speleion. De toute façon, personne ne voulait voir l’énorme blessure qu’il avait à la tête. Ça ne plaisait pas beaucoup à Pauline, mais Heakim sortit quand même acheter une perruque, d’autres vêtements, du maquillage de cinéma et des lentilles cornéennes. Une fois déguisé, Speleion serait méconnaissable.
Le futur espion finit par leur expliquer pourquoi il ne pouvait pas enlever le masque.
-Je n’ai pas peur de montrer mon visage. Mais mon masque est plein de sang. Je dois respirer le sang, sinon j’ai mal partout…
-Oh mon dieu…
-Tu dépends de l’odeur du sang? J'espère que tu plaisantes!
-On peut… on stimulera un saignement de nez au moment de prendre les photos, d’accord? On te préparera des mouchoirs avec du sang, comme ça personne ne se doutera de rien.
-D’accord.
La photo de passeport et d’autres cartes d’identité de Speleion Paenula fut donc celle d’un homme blond aux yeux verts et au teint légèrement basanée. Tous n’y virent que du feu. Le village de St-Amity au grand complet le connut ainsi, car pendant plusieurs mois ce fut son déguisement permanent.
Pauline revint avec d’autres mauvaises nouvelles : le rapport médical de SPY. L’examen psychiatrique était un échec et ainsi, Speleion allait devoir passer un bout de temps dans un hôpital psychiatrique pour se faire soigner le mental. Seulement, il n’allait pas pouvoir rester aussi longtemps déguisé et surtout, sans son masque et l’odeur qui le maintenait en vie. Il allait falloir dire la vérité et surtout, le scandale qu’elle allait créer. Mais il fallait tout avouer, pour le bien de Speleion.
-Et Pauline et moi pourrons confirmer que tu as vraiment besoin du masque. Tu n’es pas fou, Speleion, tu es juste un peu…
-Dérangé, je sais. Les Anges Noirs le disaient toujours.
Et un scandale il y eut, en effet. La communauté tout entière fut choquée d’apprendre que Speleion avait une double-identité. Quand les responsables de l’hôpital vinrent le chercher, plusieurs journalistes les attendaient sur place. Bien qu’ils réussirent à entrer à l’intérieur, sortir avec leur nouveau patient fut impossible. Speleion avait beau se montrer très docile, les reporters finirent par l’effrayer de par leur nombre et surtout, à cause du flash des caméras. Le futur espion commit donc la terrible erreur de vouloir les hypnotiser, tous.
-Laissez-moi tranquille! Allez-vous en, je ne veux pas vous parler!
Les docteurs voulurent le faire taire, mais la foule de journalistes se mit à reculer avant. Les hurlements de Speleion finirent par se calmer et du sang se mit lentement à couler hors de son masque à gaz. Sans avertissement, le SPY s’écroula dans les bras des docteurs.
Il se réveilla à l’hôpital. Attaché.
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